23ème jour: Peón -> Gijón - 17 km?
Journée courte. J'arrive à 13 h 10 à la pension à Gijón.
Pour la pause café ce matin, il m'a fallu attendre 11 h 30. Un bocadillo - filet de porc fumé, fromage, oignons, un café américano, un verre d'eau, un jus d'orange. Il fait beau. Je suis sur la terrasse. Comme fond musical, la conversation des jeunes espagnols de la table voisine.
Les espagnols sont gentils, serviables, affables.
Je traîne. Ma pension est seulement à quatre km dans le centre de Gijón. Je l'ai réservée il y a une heure. J'ai tout mon temps. Le temps ici est différent. Parfois, il est très dense, parfois il s'écoule doucement comme un petit filet d'eau, sans faire de bruit.
Ce matin, départ à 8 h 15. C'est notre hôte qui nous ramène sur le chemin à compte goutte car sa voiture n'a que quatre places. Montée vers un petit col - Alto de Curbiello - facile - de belles vues sur la vallée. Et puis la descente sur Gijón. Une fois de plus, je me perds, mais Mr GPS me retrouve. Puis promenade dans la banlieue chic de Gijón. Toujours pas de bar en vue. Au bout de 2 h 40, j'ai quand même besoin d'une pause. Cidre et petits gâteaux- je n'ai plus d'eau.
Je repars un peu pompette...
Dans l'auberge, nous étions neuf: un couple d'espagnols du pays basque Jésus et Maria, un couple d'espagnols de Ténérife (Canaries), les deux lithuaniennes, et Raphaël et David - respectivement portugais et suisse.
J'ai l'occasion de parler français avec Raphaël et David. Ils sont partis de Suisse le 1er avril avec 34 kg chacun. Un parcours en autonomie complète: camping sauvage, feu de bois, fabrication du pain...Actuellement, ils sont en phase de réintégration dans une vie plus ordinaire. Ils viennent d'arrêter le camping. Raphaël est le plus âgé. Sa démarche est philosophique. David n'a que 23 ans. Il parle peu. Ils sont souriants et ils ont l'air en forme. Je vous fais grâce de la conversation que nous avons eue. Même pour moi qui ne suis a priori pas que primaire, c'est un peu trop. Mais le chemin, c'est ça: des rencontres improbables. Une vraie arche de Noë - Et un laboratoire de langues. Un vrai brassage social. Et à chacun son chemin: par tranches de deux à trois semaines pendant plusieurs années pour les uns, pour d'autres, devenus accros
un pélerinage par an - soit entre 800 et 1000 km, et
puis tous les autres avec pour chacun une histoire et une motivation qui lui sont propres.
Le camino del Norte versus le camino Frances? Nous en avons parlé avec Raphaël. Il a fait le Camino Frances il y a deux ans. Moi, je l'ai fait il y a seize ans.
Le camino Frances, c'est le chemin des français. Les français font tous le Camino Frances avant les autres. Du coup, il y a beaucoup plus de français.
Le camino del Norte est réputé être plus sportif. Il y a beaucoup plus de jeunes. Il est plus touristique également. Moins de monde aussi, mais il y en a quand même!
Sur le Camino Frances, plus de religion, de questionnements profonds suite à des difficultés, des épreuves, des changements de vie: deuils, séparations, chômage, retraite..
Sur le Camino del Norte, on retrouve de la quête de sens, du questionnement mais plus de légèreté.
Beaucoup de choses ont changé depuis seize ans. Toujours des dortoirs, mais lave linge et sèche linge une fois sur 2.
La généralisation du smartphone change aussi beaucoup les choses. Il existe des applications sur Internet avec le tracé des chemins, les auberges, les pensions. Gronze.com, Camino tool...On ne peut presque plus se perdre, sauf si on est en panne de batterie.
Actuellement, les pélerins - en tout cas sur le chemin du Nord - sont beaucoup mieux préparés physiquement. Je n'assiste pas à des effondrements physiques comme ça m'est arrivé il y a 16 ans.
Des chemins de St Jacques, il y en a plein. A côté du Camino Frances qui est devenu - soit disant - une vraie autoroute, il y a le chemin français du Puy en Velay à St Jean pied de Port fait en janvier / février. C'est ce qu' a fait Katharina l'année dernière. Elle était toute seule. Elle a beaucoup aimé, mais il faut apprécier la solitude!
Pour la pause café ce matin, il m'a fallu attendre 11 h 30. Un bocadillo - filet de porc fumé, fromage, oignons, un café américano, un verre d'eau, un jus d'orange. Il fait beau. Je suis sur la terrasse. Comme fond musical, la conversation des jeunes espagnols de la table voisine.
Les espagnols sont gentils, serviables, affables.
Je traîne. Ma pension est seulement à quatre km dans le centre de Gijón. Je l'ai réservée il y a une heure. J'ai tout mon temps. Le temps ici est différent. Parfois, il est très dense, parfois il s'écoule doucement comme un petit filet d'eau, sans faire de bruit.
Ce matin, départ à 8 h 15. C'est notre hôte qui nous ramène sur le chemin à compte goutte car sa voiture n'a que quatre places. Montée vers un petit col - Alto de Curbiello - facile - de belles vues sur la vallée. Et puis la descente sur Gijón. Une fois de plus, je me perds, mais Mr GPS me retrouve. Puis promenade dans la banlieue chic de Gijón. Toujours pas de bar en vue. Au bout de 2 h 40, j'ai quand même besoin d'une pause. Cidre et petits gâteaux- je n'ai plus d'eau.
Je repars un peu pompette...
Dans l'auberge, nous étions neuf: un couple d'espagnols du pays basque Jésus et Maria, un couple d'espagnols de Ténérife (Canaries), les deux lithuaniennes, et Raphaël et David - respectivement portugais et suisse.
J'ai l'occasion de parler français avec Raphaël et David. Ils sont partis de Suisse le 1er avril avec 34 kg chacun. Un parcours en autonomie complète: camping sauvage, feu de bois, fabrication du pain...Actuellement, ils sont en phase de réintégration dans une vie plus ordinaire. Ils viennent d'arrêter le camping. Raphaël est le plus âgé. Sa démarche est philosophique. David n'a que 23 ans. Il parle peu. Ils sont souriants et ils ont l'air en forme. Je vous fais grâce de la conversation que nous avons eue. Même pour moi qui ne suis a priori pas que primaire, c'est un peu trop. Mais le chemin, c'est ça: des rencontres improbables. Une vraie arche de Noë - Et un laboratoire de langues. Un vrai brassage social. Et à chacun son chemin: par tranches de deux à trois semaines pendant plusieurs années pour les uns, pour d'autres, devenus accros
un pélerinage par an - soit entre 800 et 1000 km, et
puis tous les autres avec pour chacun une histoire et une motivation qui lui sont propres.
Le camino del Norte versus le camino Frances? Nous en avons parlé avec Raphaël. Il a fait le Camino Frances il y a deux ans. Moi, je l'ai fait il y a seize ans.
Le camino Frances, c'est le chemin des français. Les français font tous le Camino Frances avant les autres. Du coup, il y a beaucoup plus de français.
Le camino del Norte est réputé être plus sportif. Il y a beaucoup plus de jeunes. Il est plus touristique également. Moins de monde aussi, mais il y en a quand même!
Sur le Camino Frances, plus de religion, de questionnements profonds suite à des difficultés, des épreuves, des changements de vie: deuils, séparations, chômage, retraite..
Sur le Camino del Norte, on retrouve de la quête de sens, du questionnement mais plus de légèreté.
Beaucoup de choses ont changé depuis seize ans. Toujours des dortoirs, mais lave linge et sèche linge une fois sur 2.
La généralisation du smartphone change aussi beaucoup les choses. Il existe des applications sur Internet avec le tracé des chemins, les auberges, les pensions. Gronze.com, Camino tool...On ne peut presque plus se perdre, sauf si on est en panne de batterie.
Actuellement, les pélerins - en tout cas sur le chemin du Nord - sont beaucoup mieux préparés physiquement. Je n'assiste pas à des effondrements physiques comme ça m'est arrivé il y a 16 ans.
Des chemins de St Jacques, il y en a plein. A côté du Camino Frances qui est devenu - soit disant - une vraie autoroute, il y a le chemin français du Puy en Velay à St Jean pied de Port fait en janvier / février. C'est ce qu' a fait Katharina l'année dernière. Elle était toute seule. Elle a beaucoup aimé, mais il faut apprécier la solitude!
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Vue sur la campagne |
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La terrasse de ma pause café |
On a beau dire, mais même sans être un fervent prosélyte du Tengrisme à la mongole, le divin ciel bleu c'est ce qui accompagne le mieux le voyageur piéton dans sa marche en avant. Avec la pluie c'est plutôt la fuite (la fuite d'eau aussi).
RépondreSupprimerSi tu trouves du changement en 16 ans, que dirait un pèlerin du XIIeme siècle ?
Profite de ce repos un peu copieux et tu partiras du meilleur pied possible demain. Bonne soirée et bonne nuit.
Merci Françoise d'avoir répondu à des questions que je me posais, concernant les divers chemins.
RépondreSupprimerBonne récupération, et à demain