Les chemins d'Eloïse

Repos. ..Visites à petites doses, dont la cathédrale et l'embrassade de l'apôtre, massage, tapas dans les bars... La pluie ce matin, mais ça n'a pas duré. J'ai ma Compostella qui atteste que j'ai fait le chemin. Ce matin, Maria et Luis sont partis en autobus  à Finisterre.  Blanca est partie voir des amis et rentre chez elle  ce soir. Juan prend un autobus  ce soir pour rentrer à Madrid. Iréna utilise Blablacar demain pour rejoindre Santander et ensuite prend  l'avion pour Florence... Je prends le bus demain matin à 9 h pour  Bilbao. Je me sens sereine , prête à m'engager dans ma nouvelle tranche de vie. Tous vos projets de chemin  m'intéressent. Bien sûr que je pars avec toi Françoise, et avec toi aussi ma soeur et avec toi aussi mon mari. Et mon sac pèsera quatre kilos de moins. J'ai jeté mes chaussures... Fin des aventures sur le Camino del Norte Fin du blog Le carnet de pélerin et ses tampons Vue d'une place Petit ja...

Dernière étape - L'arrivée sur Santiago Je pars à 7 h 35, il fait nuit. Les américains devant moi ont la torche, mais ils se trompent: Gary et Ann-Mary, c'est avec eux que je vais arriver sur Santiago. Les premiers kilomètres sur la route et dans la nuit. On passe à côté de deux stations de télévision . Puis le Monte do Gozo avec son monument aux pélerins et son auberge de plus de 400 places. Le pape est venu en 1993. Et la vue sur Saint Jacques. J'ai la gorge serrée. Je suis émue.  Comme me disent les américains, au Moyen-âgé déjà... Nous croisons nos bàtons et nous nous embrassons puis nous descendons sur Saint Jacques. Pas désagréable, mais long.  J'arrive à 10 h 15 sur la place Obraidoiro, la place  "

Ce matin, je pars toute seule d'Arzùa. Je veux aller jusqu'à Lavacolla, à 10 km de Santiago. Demain, je pourrais être à midi à la cathédrale de Santiago. Et les autres n'ont pas envie de faire cet effort supplémentaire, à part Juan? Petit déjeuner ensemble au bar - photo de famille. Je préfère partir au plus tôt. Pour Lavacolla, c'est 29 km. Ce n'est pas rien car la fatigue commence à s'inviter notamment au niveau des épaules. Arzùa: des troupeaux de pélerins - ça me change du Camino del Norte. A Arzùa, il y a douze auberges de pélerins Je dépasse mes petits amoureux du Camino del Norte et aussi les trois soeurs suisses et aussi une autre française, une autre Françoise du Camino del Norte. Des forêts de chênes, des très beaux chênes, certainement centenaires, puis des haies de chênes et de hêtres. Aussi quelques pins et des eucalyptus.Comme hier, nous traversons des fermes. Il fait très beau et plutôt chaud. Des bars tous les cent mètres. Trop de monde pou...

Aujourd'hui, je débute ma 6ème et dernière semaine. Ce matin, nous partons à cinq: Blanca, Irena, Patricia et Juan, un madrilène parti d'Irun, le même jour qu'Irène. Un homme seul pour quatre femmes seules. Nous avons mangé hier soir avec lui. C'est la 5ème fois qu'il fait le chemin. Il constate qu'il y a beaucoup de femmes seules  Je pense qu'au départ d'Irun, ce n'était pas le cas, mais les hommes seuls sont allés plus vite et sont déjà arrivés à Santiago. Beaucoup aussi ont choisi de bifurquer sur le "Camino Primitivo" réputé plus difficile. C'est vrai qu'actuellement , les femmes seules représentent presque la moitié des pélerins du " Camino del Norte". Nous partons donc à cinq  assez tard vers 8 h 45. Au bar, tous les pélerins voulaient déjeuner et le barman ne savait pas où donner de la tête. Progressivement, nous quittons la région très rurale et reculée où nous étions pour pénétrer  dans des contrées toujours...

Étape courte de 17 km selon mon podométre donc certainement un peu moins. Une étape obligatoire: le monastère de Sobrado dos Monxes. Nous allons dormir dans le monastère. C'est un monastère familial fondé en 952. Mais la plupart des monuments visibles datent du 13ème et du 17 ème siècle. Le monastère est occupé actuellement par des moines cisterciens . Il paraît qu'on peut assister à l'une de leurs prières qui a lieu à une heure du matin. Ce matin, nous partons toutes les quatre: Blanca, Irena, Patricia et moi vers 8 h 20. Irena, c'est la jeune italienne qui nous avait fait des pâtes à Lliendo. Elle est de Florence et vient de finir ses études d'histoire et de lettres modernes. Patricia vient de Tours. Elle a pris le chemin cette année à Avilès. Hier soir, nous étions sept à l'auberge: les trois soeurs suisses et nous quatre. Pour le repas du soir, nous avons complété nos provisions en achetant des pommes de terre , des oeufs, du pain, du fromage, du vin chez...

Aujourd'hui, je marche avec Blanca  et Irena qui nous rejoint peu après le départ. Nous suivons la route nationale quelque temps puis nous nous engageons dans la forêt. Le temps est couvert. Des chênes, des châtaigners, du granit. Blanca m'explique pourquoi il y a beaucoup d'eucalyptus dans les Asturies, la Cantabrie et même la Galice. Ça pousse vite. On en fait du papier. Ça rapporte plus. Les chênes et les chataîgniers mettent beaucoup plus de temps à pousser. Et s'il n'y a plus de bouses de vache sur la route, c'est qu'il n'y a plus de vaches. Au sujet des horréos omniprésents, Blanca nous explique que les autorités en interdisent la destruction et aident à la conservation. Cela fait partie du patrimoine culturel. Nous traversons une espèce  de lande avec des ajoncs, de la bruyère, des fougères et ...du granit. A la maison de l'artiste, de la musique et un tampon de cire et nous enfilons nos capes de pluie. Une pluie fine, pas bien mécha...

Encore une journée courte aujourd'hui et du très beau temps. Je pars la dernière de l'auberge. Je traîne. Je sens la fin du périple arriver. Je m'arrête sur le chemin pour voir le soleil se lever. Des chemins, des petites routes, des chataîgniers et surtout des chênes. Omniprésent, le granit. Un beau ciel bleu. Nous traversons une ferme qui n'a pas dû beaucoup changer depuis le début du 20ème siècle. La vache dans l'étable, le tas de foin, le maïs fourrager...et les bouses de vache  qui nous accompagnent momentanément- je retrouve là la Galice d'il y a seize ans. Nous jouons à cache cache avec l'autoroute. Au bout de 8 km, je me pose dans un bar pour un café. Les trois suissesses avec qui j'ai dormi s'installent à ma table. Trois soeurs, suisses allemandes - trois dames âgées qui bavardent en prenant le thé...ou le café. Il est 10 h 30. J'aperçois Maria et Luis. Ils rentrent puis se ravisent.  Ils se sont déjà arrêtés. Moi, pas. Je les rattra...

Une journée comme je les aime ...Courte - belle - mon podomètre indique 25 km - J'ai du mal à le croire. Maria et Luis sont partis devant. Je les suis de loin. Une marche lente. Ce matin, j'ai besoin de cette lenteur. Il fait très beau. Un peu frais au départ. Le soleil me surprend par derrière. Je dois prendre le temps de le voir se lever. Profiter du beau temps. Demain. Le chemin traverse à nouveau la forêt. Tiens, des chênes. C'est plutôt nouveau. Un chemin facile sans grande montée ni descente. Je jouis de cet instant. J'ai récupéré de ma fatigue passée. Je me sens vraiment bien. Le chemin ouvre des espaces: de temps, de lieu. Chacun y met ce qu'il veut. La marche silencieuse est une méditation, ou pas. J'ai croisé un couple de californiens - le monsieur argentin d'origine, qui récitait le rosaire en marchant. Regarder le paysage peut également être une activité à part entière. Hier, un pélerin m'a dépassé- il avait mis de la musique sur son por...

A peine partie de l'auberge ce matin, je me rends compte que je débute mon 3ème jour de retraite. La première partie du trajet consiste à remonter de la vallée de Lourenzá pour redescendre dans la vallée de Mondoñedo. Le soleil me surprend. Il est en train de se lever. Je ne l'ai pas vu poindre. Et en plus, il est derrière les arbres. Nous traversons les forêts: eucalyptus et un peu de chataîgniers. Nous passons sous les pattes des autoroutes. Ici, les autoroutes ont des très grandes pattes. Ce matin, ça pique un peu - 5 degrés. Plus de vaches, plus de cultures, peu de hameaux. Le vide. Mais des choux tout de même dès qu'on passe dans un hameau. Bien sûr des horréos galiciens et un peu de maïs. Et des chapelles. De toute façon, sur le chemin,  il y a toujours des chapelles dans les hameaux et des églises dans les villages. Toutes fermées. Mondoñedo. Un temps magnifique. Une belle place avec une cathédrale agenouillée - je n'invente pas, c'est l'audioguide ...

Trentième jour, ce n'est pas rien! Ça y est, J'ai entamé la dernière partie de mon périple. Je sais que, sauf accident, je vais arriver au bout. Normalement le 10 octobre, soit dans huit jours - éventuellement le 11 octobre. Je quitte Ribadeo sans la voir. Pzas de temps pour la visite. Je me mets dans les pas de Maria et Luis Jésus. Je marche un moment avec eux, puis seule, puis à nouveau avec eux et à nouveau seule. Tout le stress des deux derniers jours fond. Je retrouve ma liberté. De penser, de marcher, à mon rythme. La liberté a  un prix. Il faut être capable de marcher seule. Mais je savoure vraiment cette solitude. En plus solitude toute relative car Maria et Luis Jésus ne sont jamais vraiment loin et je les apprécie vraiment beaucoup. Hier soir, Maria était prête à partager son repas avec moi . J'ai refusé. Je suis allée au supermarché. J'ai craqué pour les légumes: brocolis, poivron, courgettes, champignons. Avec un peu de poulet. Il m'en reste pour ce s...

1er jour de la 5ème semaine pour moi, 1 er jour du 5ème mois pour Maria. 1er jour du mois d'octobre. Dernier jour dans les Asturies. Ribadeo est en Galice. Dernier jour de côte - demain,  le chemin du Camino de Norte continue dans les terres. Dernier jour avec Maria... Beaucoup de côtes et de plages aujourd'hui. A rendre malade Maria. Du très beau temps, mais un peu frisquet et avec du vent froid  sur la côte. Des vues à couper le souffle. Des falaises découpées, des rochers, du noir, du rose, du blanc, du gris... Nous nous perdons beaucoup car le chemin sur la côte est très peu et très mal balisé. Des arrêts sur la côte, peu de pauses réelles sauf pour manger à midi. Nous mangeons ce qui nous reste dans le sac: du thon, du pain, un yaourt, des gâteaux. Je dois minuter les pauses sur la côte autrement Maria y passerait la journée. Ça me gâche le plaisir. Je lui propose de la laisser pour qu'elle prenne son temps. Je suis fatiguée. Je paye la journée d'hier. J'...