32ème jour: Gontàn -> Vilalba - 25 km
Une journée comme je les aime ...Courte - belle - mon podomètre indique 25 km - J'ai du mal à le croire.
Maria et Luis sont partis devant. Je les suis de loin. Une marche lente. Ce matin, j'ai besoin de cette lenteur. Il fait très beau. Un peu frais au départ. Le soleil me surprend par derrière. Je dois prendre le temps de le voir se lever. Profiter du beau temps. Demain.
Le chemin traverse à nouveau la forêt. Tiens, des chênes. C'est plutôt nouveau. Un chemin facile sans grande montée ni descente. Je jouis de cet instant. J'ai récupéré de ma fatigue passée. Je me sens vraiment bien.
Le chemin ouvre des espaces: de temps, de lieu. Chacun y met ce qu'il veut. La marche silencieuse est une méditation, ou pas. J'ai croisé un couple de californiens - le monsieur argentin d'origine, qui récitait le rosaire en marchant.
Regarder le paysage peut également être une activité à part entière.
Hier, un pélerin m'a dépassé- il avait mis de la musique sur son portable. Pour lui, le silence, c'était trop.
Le chemin ouvre, questionne, révèle. En aucun cas, il ne ŕépond aux questions, ne résoud les problémes, ne prend les décisions.
Maria - la numéro 2 - me disait qu'il faudrait déconseiller le chemin aux personnes fragiles. Le chemin peut révèler des fragilités ou les exacerber. Maria était bien placée pour en parler. Elle se sentait concernée.
Là où le chemin peut être dangereux à mon sens, c'est qu'il ensorcèle. A l'exception des personnes qui ont décidé en préalable de n'en faire qu'un tronçon, les autres ne peuvent rien faire d'autre que d'aller jusqu'au bout, sauf problème majeur. Il y a une force qui nous dépasse et qui nous pousse à continuer, malgré la fatigue, malgré les ampoules, malgré l'inconfort.
Un autre point que je voulais aborder. C'est au sujet de ce terme de pélerin.
Je suis pélerin. Aujourd'hui, je l'accepte. Il y a seize ans, c'était plus difficile.
Je suis pélerin parce que j'utilise les infrastructures réservées au pélerins, j'ai mon carnet de pélerin, je marche sur le chemin des pélerins, j'accepte les conditions de vie qui me sont offertes en tant que pélerin, les espagnols des contrées traversées me considèrent et me saluent comme un pélerin. Socialement, je suis un pélerin. Sinon, je serais une vagabonde.
Pour ce qui est de la dévotion et de la croyance, c'est autre chose, et c'est personnel. Peut-être faudrait-il parler de pélerin laïc?
Cependant, il ne faut pas nier la dimension religieuse du chemin de St Jacques. Même sur le Camino del Norte. Mais cette dimension religieuse est discrète et personnelle. Elle ne s'affiche pas. Dans les hébergements, il y a souvent des gens engagés religieusement. Mais ce n'est perceptible que par celui qui s'interroge.
Bavardage, bavardage, bavardage.
Je marche seule ce matin sans perdre vraiment de vue Maria et Luis. Je les rattrape quand Maria réclame "Baños" (toilettes). Ils me rejoignent au bar. Café + tortilla. Je pars derrière eux. Mais j'arrive largement avant eux à l'auberge. Je ne sais pas où ils sont passés entre les deux. Ils devaient aller acheter des empanadas, mais non, c'était trop loin!.
Le paysage change. Du granit, les maisons, les haies, les chapelles, les calvaires- ça, c'est nouveau - les monuments funéraires...
Des chênes.
Quelques feuilles jaunies. L'automne pointe son nez.
Avant d'arriver à l'auberge, je croise Blanca. C'est elle qui m'a conseillée de réserver à cette auberge. L'auberge municipale est à 2 km avant la ville en pleine zone commerciale. Nous faisons route ensemble et nous déjeunons ensemble. A l'espagnole, vers 15 h 30...Un régal et Blanca est vraiment de bonne compagnie. Elle est espagnole, d'Aviles. Elle a 41 ans. En avril, son mari est parti. En juin, elle a fait cinq jours sur le chemin. Là, elle va en faire huit. Elle est partie de Ribadéo. Sur le chemin, elle se sent libre et heureuse.
Et ce soir, je vais manger avec Maria et Luis, des spaghettis, à l'auberge ...
Elle est pas belle la vie ....
J'ai envoyé un message sur Whatsapp à Marie n° 2. Pas de réponse. Quant à Michel, il vient d'arriver à Santiago. Je ne peux pas contacter Maria n° 1 - je n'ai pas ses références!
Maria et Luis sont partis devant. Je les suis de loin. Une marche lente. Ce matin, j'ai besoin de cette lenteur. Il fait très beau. Un peu frais au départ. Le soleil me surprend par derrière. Je dois prendre le temps de le voir se lever. Profiter du beau temps. Demain.
Le chemin traverse à nouveau la forêt. Tiens, des chênes. C'est plutôt nouveau. Un chemin facile sans grande montée ni descente. Je jouis de cet instant. J'ai récupéré de ma fatigue passée. Je me sens vraiment bien.
Le chemin ouvre des espaces: de temps, de lieu. Chacun y met ce qu'il veut. La marche silencieuse est une méditation, ou pas. J'ai croisé un couple de californiens - le monsieur argentin d'origine, qui récitait le rosaire en marchant.
Regarder le paysage peut également être une activité à part entière.
Hier, un pélerin m'a dépassé- il avait mis de la musique sur son portable. Pour lui, le silence, c'était trop.
Le chemin ouvre, questionne, révèle. En aucun cas, il ne ŕépond aux questions, ne résoud les problémes, ne prend les décisions.
Maria - la numéro 2 - me disait qu'il faudrait déconseiller le chemin aux personnes fragiles. Le chemin peut révèler des fragilités ou les exacerber. Maria était bien placée pour en parler. Elle se sentait concernée.
Là où le chemin peut être dangereux à mon sens, c'est qu'il ensorcèle. A l'exception des personnes qui ont décidé en préalable de n'en faire qu'un tronçon, les autres ne peuvent rien faire d'autre que d'aller jusqu'au bout, sauf problème majeur. Il y a une force qui nous dépasse et qui nous pousse à continuer, malgré la fatigue, malgré les ampoules, malgré l'inconfort.
Un autre point que je voulais aborder. C'est au sujet de ce terme de pélerin.
Je suis pélerin. Aujourd'hui, je l'accepte. Il y a seize ans, c'était plus difficile.
Je suis pélerin parce que j'utilise les infrastructures réservées au pélerins, j'ai mon carnet de pélerin, je marche sur le chemin des pélerins, j'accepte les conditions de vie qui me sont offertes en tant que pélerin, les espagnols des contrées traversées me considèrent et me saluent comme un pélerin. Socialement, je suis un pélerin. Sinon, je serais une vagabonde.
Pour ce qui est de la dévotion et de la croyance, c'est autre chose, et c'est personnel. Peut-être faudrait-il parler de pélerin laïc?
Cependant, il ne faut pas nier la dimension religieuse du chemin de St Jacques. Même sur le Camino del Norte. Mais cette dimension religieuse est discrète et personnelle. Elle ne s'affiche pas. Dans les hébergements, il y a souvent des gens engagés religieusement. Mais ce n'est perceptible que par celui qui s'interroge.
Bavardage, bavardage, bavardage.
Je marche seule ce matin sans perdre vraiment de vue Maria et Luis. Je les rattrape quand Maria réclame "Baños" (toilettes). Ils me rejoignent au bar. Café + tortilla. Je pars derrière eux. Mais j'arrive largement avant eux à l'auberge. Je ne sais pas où ils sont passés entre les deux. Ils devaient aller acheter des empanadas, mais non, c'était trop loin!.
Le paysage change. Du granit, les maisons, les haies, les chapelles, les calvaires- ça, c'est nouveau - les monuments funéraires...
Des chênes.
Quelques feuilles jaunies. L'automne pointe son nez.
Avant d'arriver à l'auberge, je croise Blanca. C'est elle qui m'a conseillée de réserver à cette auberge. L'auberge municipale est à 2 km avant la ville en pleine zone commerciale. Nous faisons route ensemble et nous déjeunons ensemble. A l'espagnole, vers 15 h 30...Un régal et Blanca est vraiment de bonne compagnie. Elle est espagnole, d'Aviles. Elle a 41 ans. En avril, son mari est parti. En juin, elle a fait cinq jours sur le chemin. Là, elle va en faire huit. Elle est partie de Ribadéo. Sur le chemin, elle se sent libre et heureuse.
Et ce soir, je vais manger avec Maria et Luis, des spaghettis, à l'auberge ...
Elle est pas belle la vie ....
J'ai envoyé un message sur Whatsapp à Marie n° 2. Pas de réponse. Quant à Michel, il vient d'arriver à Santiago. Je ne peux pas contacter Maria n° 1 - je n'ai pas ses références!
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Les clôtures du champ éclairées par le soleil |
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Vue sur le cimetière |
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Devant, mes petits amoureux |
Hello !
RépondreSupprimerEncore un beau parcours qui te rapproche du but.
Se profile déjà le moment de quitter ces rencontres aléatoires et toujours plaisantes et de perdre de vue des compagnons de route plus ou moins transitoires.
Mais je suis sûr que tu n'hésiteras pas à en retrouver rapidement certains à Paris pour prolonger l'aventure ...
Il est quand même un peu coquin ce chemin qui pose de nouvelles questions mais qui ne résout jamais rien (ce n'est peut être pas tout à fait ça). Mais c'est peut être une façon de relativiser ses questionnements antérieurs, c'est déjà ça !
Une bonne et douce nuit réparatrice pour un demain sous les meilleurs hospices.
Coucou
RépondreSupprimerSympa ce petit sentier ombragé!
Je crois que ce chemin apporte et est vue forcément différemment en fonction de l'évolution de chaque personne et de sa propre démarche. L'individu étant tellement complexe, que les réponses le sont aussi. Mais il me semble que tout est bon à partir du moment ou il y a sincérité, et que le cœur parle. Je crois que la tolérance pour cet expérience est indispensable pour arriver sans trop de bobos physique ou psychique.
Tu as réussi, encore quelques jours et c'est le "Feu d'artifice".
On nous annonce du refroidissement pour dimanche et de la pluie chez nous.
Bonne nuit bien récupératrice, pour profiter d'une autre belle journée
Big Bisous
Voilà encore une belle journée de passée avec de nouveaux paysages tu approches de ton objectif et ça c est super De plus la météo à été plutôt clémente avec toi je suppose que c est un plus dans le déroulement de ce périple autant pour le physique que pour le mental je te souhaite une bonne journée avec encore pleins de belles rencontres bisous
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