31ème jour: Lourenzá -> Gontán - 25,5 km

A peine partie de l'auberge ce matin, je me rends compte que je débute mon 3ème jour de retraite.
La première partie du trajet consiste à remonter de la vallée de Lourenzá pour redescendre dans la vallée de Mondoñedo.
Le soleil me surprend. Il est en train de se lever. Je ne l'ai pas vu poindre. Et en plus, il est derrière les arbres.
Nous traversons les forêts: eucalyptus et un peu de chataîgniers. Nous passons sous les pattes des autoroutes. Ici, les autoroutes ont des très grandes pattes.
Ce matin, ça pique un peu - 5 degrés.
Plus de vaches, plus de cultures, peu de hameaux. Le vide. Mais des choux tout de même dès qu'on passe dans un hameau. Bien sûr des horréos galiciens et un peu de maïs. Et des chapelles. De toute façon, sur le chemin,  il y a toujours des chapelles dans les hameaux et des églises dans les villages. Toutes fermées.
Mondoñedo. Un temps magnifique. Une belle place avec une cathédrale agenouillée - je n'invente pas, c'est l'audioguide - ça veut dire qu'elle est basse - et de très belles maisons. Le café et le jus d'orange font aussi beaucoup de bien.
Je suis partie seule. J'attends Maria et Luis qui étaient dans une autre auberge et qui ont dû aller déjeuner dans un bar. Visé juste: ils arrivent. Nous sommes contents de nous revoir. Au fait, mon petit couple de la cinquantaine ...Maria a un an de moins que moi et comme mode de vie pépère, ils sont allés faire du trekking au Népal et ont visité l'Inde du Nord. Cette manie de ranger les gens dans des cases. Je comprends mieux pourquoi nous nous entendons bien.
Au bout d'une heure et demi de pause pour moi, nous repartons ensemble.
Mais je ne peux pas marcher avec Maria. Elle ne va pas assez vite. Ça me coupe les jambes surtout dans les montées. Donc je discute un 1/4 h et je la lâche. Je dépasse aussi Luis qui doit l'attendre quand elle est trop loin.
Nous montons pendant 1 h 45. C'est la première fois que je peine autant dans une montée. Aucun repère. Un désert vert. Je ne sais pas où je suis.
Je mange quand j'arrive à la cime. J'en ai besoin. Sardines, fromage, tomates, pain, fruits secs, gâteaux.
Dès qu'on s'arrête, il faut se couvrir. Il fait très beau mais il y a un vent froid.
J'accueille Maria et Luis avec des fruits secs et des gâteaux. Eux sont des espagnols - ils ne vont pas s'arrêter pour manger.
Le paysage est grandiose. Plus beaucoup d'arbres, les montagnes tout autour. Au loin, les éoliennes. Des ajoncs et de la bruyère. Quelques vaches qui regardent passer les pélerins. À part quelques pélerins, personne. Je ne sais toujours pas où j'en suis de l'étape. Je n'ai aucun repère.
Je dépasse encore Maria et Luis un peu plus tard. Nous sommes tous épuisés. Des chemins très faciles, mais une étape très dure car beaucoup de montées sans fin.
L'heureuse surprise, c'est qu'il y un bar devant moi et qu'en fait l'auberge est juste derrière. Par contre, si je veux manger, c'est un kilomètre de plus. Idem pour le petit déjeuner. Ici, C'est une auberge municipale - 6 euros. À un kilomètre, il y a une auberge plus confortable avec des draps - Nous choisissons de rester là. Il y a là aussi mes deux petits amoureux. En fait ils sont polonais.
Merci les soeurs, merci les copines, merci Jm pour vos commentaires.
Dites-moi je suis trop bavarde...

Maison de Montodeño

La vache qui regarde passer le pélerin

Le champ de choux 


La vue d'en haut

Commentaires

  1. Hello,
    tu avances comme un chef et ce ne sont pas quelques montées qui vont t'empêcher d'arriver tranquillement.
    Pour rebondir sur la question "d'odeur dérangeante" évoquée en commentaire hier, on peut dire que ça commence à "sentir l'écurie" pour toi, ce qui après tant d'efforts et de plaisirs mêlés peut s'avérer plus ou moins traumatisant.
    C'est toujours compliqué de désatteler, surtout après un aussi long et bel ailleurs (je préfère moi-même partir que revenir).
    Et non ! tu n'es pas trop bavarde, tes explications et même tes silences répondent à bien des questions.
    Ta vache qui regarde passer le pèlerin fait immédiatement penser à celle qui regardait passer les prisonniers en 40. On peut se demander quelles pensées lui passent entre les cornes à ce moment là.
    Il y avait beaucoup d'humour dans cette histoire de guerre, prouvant une fois de plus, comme disait Chris Marker (toujours mon prêt-à-penser !!!), merveilleux cinéaste, que l'humour c'est bien la politesse du désespoir.
    A propos de films, j'ai vu Monika à la cinémathèque (hommage à Bergman) avant de rentrer, c'est, comment dire, aussi noir que les cheveux de l'acteur sont blonds.
    Reposes toi bien pour profiter de toutes les belles journées qui arrivent.
    Bizz

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  2. Coucou,
    Eh oui te voilà en vacances perpétuelles, mais je te rassure, un retraité c'est toujours surbooké, je le constate tous les jours.
    Comme le dit J.M savoure ces derniers jours, le retour s'approche!!!!!!!!!!
    Mais je suis sure que tu as très envie aussi de serrer tout ton petit monde dans tes bras.
    Allez!!! seul l'instant présent compte, chaque chose en son temps.
    Fait un bon gros dodo pour demain aller vers d'autres aventures qui remplissent ton cœur

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  3. Mais non tu ne nous ennuies pas avec ton récit au contraire tu nous fais partager tes journées tes pensées et les beaux paysages que tu traverses et celui que ça dérange il ne le regarde pas😀😀😀 on a l impression de t accompagner un peu tous les jours bonne route pour aujourd hui bisous

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