J14 - Caceres -> Carnaveral

 34 km - Un départ de nuit, des paysages magnifiques et une arrivée tardive

Ce matin, le réveil sonne à 5 h. C'est tôt. Je pars à 6 h 10, seule, après avoir bu un thé, mangé orange, yaourts, gâteaux.

Dès que les lumières de la ville se sont éteintes, je tâtonne sur la route à prendre. Je ne vois pas les balises. Pour ne pas me perdre, je préfère longer la route un moment avant de me retrouver sur un beau chemin.

Le ciel est noir, bien étoilé. Maintenant que le chemin est facile, je n'ai rien d'autre à faire que de regarder le ciel.

La couleur du ciel passe au gris foncé et peu à peu s'éclaircit. A l'est, à l'horizon, une bande orange apparaît. Je surveille avec attention le lever du jour. Les étoiles ont disparu et le ciel est devenu bleu/gris.

Vers 8 h 15, c'est au tour du soleil de pointer son nez.

J'arrive à Casar de Caceres un peu avant 9h. Mais non, pas de café, les bars ne sont pas encore ouverts! Je ne peux pas m'attarder ou m'éloigner de ma route, alors, tant pis, pas de café ce matin, et pas de recharge d'eau non plus

Je fais ma pause un peu plus haut sur le chemin. Je suis à présent sur un Causse granitique que je ne vais pas quitter. J'ai fait 13,5 km.

Le chemin à suivre est magnifique. Dès que le brouillard se dissipe, je me retrouve sous le soleil dans une Lozère méditerranéenne. Des blocs de granit, des rétames, des chênes verts et des troupeaux de vaches et de mouton. J'ai cru voir qu'il s'agissait de vaches de race charolaise. Sur le chemin, un bousier pousse sa boule d'excrément plus grosse que lui.

Je déjeune à l'ombre d'un bloc de granit. J'ai fait 23 km. Je prends une grande pause parce que je commence à en avoir plein les pattes. Je mange en face d'une colonne de fourmis. Pourvu qu'elles ne me repèrent pas, sinon  c'en est fini de mon pique-nique.

Peu après, je descends vers le barrage d'Alcantara. 

La vue sur les lacs formés par le barrage est magnifique. En fait, il y a 2 rivières: le Tage et l'Almondo. Entre escalade à flanc de montagne et bord de route en plein soleil, c'est épuisant. Mon téléphone m'annonce qu'il n'a bientôt plus de charge, je dois absolument envoyer un message par WhatsApp au taxi, et je n'ai plus d'eau.

J'envoie le message au taxi. Pas de réponse J'aurais dû appeler. Mon téléphone s'éteint. Je continue sur la route pour ne pas rater le taxi.

J'en ai plein les pattes. J'avise une maison sur la gauche. La première depuis le dernier village! J'entends de la musique. Au monsieur qui s'approche, je réclame de l'eau et lui demande s'il peut m'appeler le taxi. En fait, ce sont des français qui se sont installés là en 2013. Ils ont l'habitude des pélerins en détresse. C'est le responsable du gîte qui vient me chercher, le taxi était occupé! 

Ouf  je suis au gîte. Dans le dortoir prévu pour 20, nous sommes 2: Anna, une hollandaise et moi. Et dehors, il y a Serge, un français, qui nous attend pour aller manger.