J1 - 4 septembre - Salamanque -> Calzada de Valdunciel - 15 + 2 km
En chemin vers Calzada de Valdunciel....
Il n'est pas tout à fait 8 h. Je suis prête à prendre la route. Les bars n'ouvrent qu'à 8 h 30. Je n'ai pas fait tamponner ma credencial et les églises seront fermées. Le linge lavé hier soir n'est pas sec. Il risque encore de pleuvoir ce matin.Les préoccupations pèlerines commencent.
Je suis arrivée hier soir à Salamanque vers 18 h 30, sous la pluie, après un voyage en train de Madrid à Salamanque sous la pluie. Une petite accalmie m'a permis de rejoindre la pension sans trop de difficulté. C'est la même pension que celle que nous avions prise il y a 2 ans avec ma compagne d'alors.
Peu de temps après mon arrivée, la pluie se remet à tomber fort. Ma seule sortie sera pour repérer le chemin sur la Plaza Mayor et avaler un bocadillo au jambon de cochon noir, un chocolat chaud et une viennoiserie locale dont j'ai oublié le nom.
Mon passage par Madrid et ce long temps d'approche m'ont permis de me mettre dans l'ambiance espagnole avec douceur. Pérégrination dans Madrid, visite trop rapide du Prado, métro, bus, l'accueil chaleureux des espagnols, m'ont offert une première immersion en Espagne, sous la pluie. je reviendrais à Madrid. J'ai bien aimé, malgré le mauvais temps. Je tâtonne pour m'exprimer en espagnol. Les mots ne viennent pas.
Ce matin, quand je sors de la chambre, mon hôte sort de la porte d'à côté. Très certainement, il attendait mon départ. Je fais tamponner ma credencial en le remerciant chaleureusement.
A deux pas, le café est ouvert. Tartines avec avocat et tomates - frais et délicieux - un jus d'orange et un café, je ne me prive de rien pour la mise en route. Me voici partie. Il est 8 h 45. Le ciel s'est éclairci et laisse apparaître du bleu.
Ici, nous sommes dans la région de Castille y Léon. Et nous allons sans doute passer de la province de Salamanque à celle de Zamora.
La route, c'est tout droit, vers Zamora. 6 km de bitume. Je n'aime pas marcher sur le bitume, mais vu la quantité d'eau qui est tombée ces derniers jours, c'est sans doute mieux pour moi.
Un peu avant le 1er village, je prends à gauche un beau chemin sablonneux. Avec la pluie des derniers jours , je redoute la terre rouge, lourde et collante de la meseta. A chaque pas, on embarque une livre de terre.
Je suis bien là, sur le chemin. Je me sens à ma place. Je n'ai pas besoin de dépenser de l'énergie et du temps pour chercher ma place. J'appartiens au chemin. Le chemin m'appartient et je m'appartiens. Je peux pas résister à l'envie d'emporter un tout petit morceau du chemin.
D'ailleurs le chemin appartient à tous, jeunes ou vieux, sportifs ou estropiés, hommes ou femmes, il suffit de se lever et de se mettre en route. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Mon sac est confortable. Je remercie mon mari pour cet achat.
Je retrouve mes repères: Dans chaque ville ou village, le clocher surmonté d'un nid de cigogne, la plaza mayor, la plaza de españa, la plaza de toros.
Dans l'euphorie du chemin, en haut d'une colline, je suis le chemin vers la gauche, j'ai cru voir quelqu'un...Au bout de 500 m, je fais demi-tour, après vérification, hors connexion, sur l'application Buen Camino.
Je m'engage sur le bon chemin et je m'aperçois que je n'ai plus mes bâtons. Une 2ème fois, je refais le fameux tronçon erroné pour récupérer mes bâtons. En terme de kilométrage, cela fera plus 2. Eh oui, sur le chemin, il faut savoir reconnaître ses erreurs et assumer son étourderie. C'est un parcours d'autonomie.
Il y a de grosses fourmis noires qui s'affairent sur le chemin. Les petite mouches me tournent autour. Elles sont agressives.
J'arrive au terme de ma première étape. Il est 13 h 30. J'ai faim. Je rentre dans la première auberge que je trouve, mais ce n'est pas la bonne, c'est ce que me dit mon correspondant au téléphone. Qu'à cela ne tienne, la bonne est à 50 m. Ouf, je suis arrivée. L'auberge est ouverte. Je suis la première et la seule. L'hospitalier passera à 18 h 30 pour encaisser les paiements et signer les credencials.
Je m'offre un menu del dìa au restaurant que m'indique un habitant du village. C'est bon, copieux et pas cher, Pendant ce temps, mon linge sèche.
A partir de 17 h, je devrais aller faire quelques courses pour ce soir et demain. J'espère que l'épicerie sera ouverte.
C'est jour de rentrée scolaire aujourd'hui. Mes 2 petits sont rentrés. J'ai bien envie d'en savoir plus.
C'est toujours un plaisir de te lire, d'un peu cheminer avec toi avant de dormir. Aujourd'hui il est tombé des pluies torrentielles sur Madrid alors je suis heureuse de voir sur tes photos que tu es passée à travers les gouttes. Repose toi bien et à demain.
RépondreSupprimerVoilà un trek qui s'annonce bien. Il n'y a plus qu'à dérouler les kilomètres et bientôt la mer ... Bonne ballade.
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