J13 - 16 Septembre - Requejo -> Lubián - 20,4 km

 Ce matin, la pluie est annoncée. Mais tout de même, il faut avancer.je ne vais pas rester ici. 

Une dame qui dort et qui vit à l'auberge - en plein milieu du dortoir - nous a promis un café avec une cafetière italienne. Ce matin, elle dort, je fais le café. Avec moi, il y a aussi un anglais Tony qui a réservé tous ces hébergements jusqu'à Santiago. Les hébergements réservés oscillent entre le parador - hôtel de luxe en espagne - et l'auberge privée. 

Hier soir, notre compagne d'un jour a voulu que nous goûtions son chorizo et son pain maison, ce que nous faisons bien sûr.

Je leur dis que pour moi, l'auberge de ce soir, c'est du luxe, car habituellement, je ne réserve pas et je vais dormir à l'auberge municipale. Mais là, j'ai eu peur de la pluie.

Cette dame dont je n'ai pas retenu le prénom catalan trône au milieu du grand dortoir. C'est la seule à ne pas avoir un lit superposé. Apparemment, elle travaille à proximité et elle a 4 enfants. Elle nous parle de Paris où elle est allée quand elle était jeune. Elle connaît tout. Il n'y a que sur le chemin qu'on rencontre ce type de personnage!

La pluie menace, mais elle m'épargne une grande partie de la matinée. 



Il y a des traces de sangliers en bordure du chemin. Tony me dira plus tard au cafe qu"il a aperçu un marcassin.

Les bouleaux ont remplacé les chataîgniers. Les ajoncs, encore en fleurs,  sont de plus en plus présents. Il y a de la bruyère aussi. Le chêne, le granit et l'eau sous toutes les formes sont omniprésents.


Le chemin est facile et bien balisé. Des portions de chemin ont été cimentées sans doute lors de la construction de l'autoroute ou de la voie ferrée pour les trains à grande vitesse.

C'est étonnant cette promiscuité entre les voies de communication modernes et les chemins ancestraux qui se parcourent à pied, surtout dans ce paysage aussi sauvage. Mais, la coexistence est nécessaire même si elle est parfois difficile.

Je traverse l'autoroute dans un sens, puis dans l'autre, puis encore une autre. Les autoroutes ont de grandes pattes ici. Ça y est, la pluie est arrivée. Et elle mouille. Une chance, le bar n'est pas loin. La pause s'impose. J'ai fait 13 km, ce n'est pas si mal! Je commande un embutido - assiette de charcuterie, avec fromage et un verre de vin rouge. Avec un café et un verre d'eau bien sûr.


La pluie s'est momentanément arrêtée. C'est sur la nationale que je reprends la route et passe devant l'hôtel que j'avais réservé - puis annulé - pour hier. L'hôtel est au col de Padornelo, à plus de 1300 m d'altitude. Ça signifie que j'ai fini de monter. Je vais redescendre à présent.

Par chance, c'est bien un chemin qui traverse la forêt qui m'amène à l'auberge à Lubiàn. Lubián signifie "Terre des loups".

Avant d'arriver à Lubián, je traverse un petit village de montagne. J'ai perdu la trace, un habitant me ramène sur la route en me montrant du doigt les fontaines, un des 3 moulins à eau du village et le four a pain. Devant mon intérêt, il m'ouvre les portes...



Mais je me promène, je flâne et c'est sûr, la pluie va revenir. Et c'est ce qui se passe.  Grâce à Dieu, je suis arrivée à l'auberge. Il y a déjà là 2 personnes couchés sur leur lit que je ne connais pas. 

Le pèlerin est un personnage assez primaire: Quand il ne marche pas, il boit sa bière, il mange ou la plupart du temps il est couché sur son lit.


J'ai aimé l'étape d'aujourd'hui, la rudesse du climat, l'altitude, la beauté des paysages..Dans cet environnement plutôt hostile, je puise de la force et je reprends confiance en moi. La solitude sur le chemin ne me pèse pas, d'autant plus que je ne suis pas seule dans les hébergements.

Commentaires

  1. Après la morne plaine, te voilà par monts et par vaux. Mais qu'importe, comme écrivait Mao à l'issue de sa Longue Marche d'un an et 12000 km :
    « L'Armée rouge ne s'effraie pas de la “Longue Marche”.
    Dix mille rivières, mille monts ne sont rien pour elle.
    Les Cinq Pics sinueux sont de petites vagues,
    Le vaste Wu Mong est une motte de terre qu'on foule aux pieds. etc. "

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  2. Bonne ascension de ta belle motte de terre à toi demain.

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