J24 - 27 Septembre - Outeiro -> Santiago : 17 km

J'y suis. J'y suis arrivée, un peu avant midi. Je me suis mise dans la queue pour entrer dans la cathédrale pour la messe des pèlerins de midi, et pour quelques mètres, je n'ai pas pu rentrer, alors que je venais juste de poser mon sac à la consigne.

 Je suis très émue en arrivant, j'y tenais tellement à ce chemin. Je l'ai vraiment vécu à fond, et ce matin, je vous ai tous emmenés avec moi, famille, amis, rencontres du chemin, tout ceux qui ont nourri mes pensées au fil des jours, vous êtes avec moi à Compostelle. Bon, d'accord, vous avez raté la messe, mais ce n'est pas grave. Ultreïa, Suseïa, ce sont les mots que disent les pèlerins qui signifient plus loin en avant, plus loin en hauteur.  Pour moi, le chemin c'est ce mouvement pour avancer et s'élever. C'est un chemin de fraternité et de solidarité qui va bien au delà de la religion.

 J'ai bien aimé la rentrée sur Santiago par le sud est. Il y a beaucoup moins de monde que lorsqu'on arrive par le Camino Frances et on chemine dans la campagne jusqu'à 4 km avant Santiago. 

 Ce matin, je pars un tout petit peu avant 8 h. Je ne pense pas au départ arriver pour Santiago à midi, mais je presse un peu le pas, je vais essayer. J'ai bu rapidement un café a l'auberge avant de partir et mangé quelques madeleines. Quand je quitte le refuge, sur les 5 que nous étions, 2 sont déjà partis. 

 Je suis tout d'abord un chemin avec à ma droite la vigne et à ma gauche un bois d'eucalyptus. C'est surtout sur des petites routes que je vais marcher ce matin, petites routes qui sentent la menthe, le chèvrefeuille et le fenouil à nouveau.

 Je ne fais pas de détour pour le café, je prends celui qui se présente face à moi au bout de 8 km. Ce matin, il n'y aura pas de grosse pause avec petit déjeuner complet ou embutido. Je suis pressée d'arriver. Je me contente d'un expresso et d'un verre d'eau. L'expresso me coûte 1,20€. C'est curieux, je retrouve des tarifs parisiens. 

 Hier soir, j'ai mangé avec Christiane, une française, la 1ère que je rencontre sur le chemin. Elle est partie le 11 septembre de Salamanque. Elle fait des étapes de plus de 30 km. Chapeau bas! Au demeurant, elle est sympa, ça me fait plaisir de discuter avec elle. Elle n'est pas toute jeune, plus de 60 ans sans aucun doute.  Hier, je m'apprêtais à dire qu'il y avait peu de femmes sur le chemin. Il y en a qui vont tellement vite que je n'ai pas eu le temps de les croiser!

 Ce midi, ne pouvant assister à la messe, je retourne place de l'Obradairo et demande à quelqu'un de me prendre une photo. Autour de moi, il n'y a personne que je connaisse, alors ce sera seule, comme sur le chemin, quoi de plus logique en quelque sorte. 

 J'ai rendez-vous à 15 h à l'hospideria San Martin avec mon groupe d'espagnols pour déjeuner et il y aura Victor aussi. C'est le même restaurant où nous nous étions retrouvés avec mon groupe du Camino del Norte à notre arrivée en 2018. J'en garde un très bon souvenir et ça me fait plaisir d'y retourner. En attendant, je me rends au Seminario Menor où j'ai réservé une chambre, individuelle cette fois-ci. 

 Aujourd'hui, je n'ai pas la mélancolie habituelle qui me prend à l'arrivée à Santigo, car dès demain je repars, à Fisterra.