J27 - 30 Septembre - Lago -> Cee - 25,5 km

 Ma petite escapade tire à sa fin. Aujourd'hui, je ne vais pas vous embêter avec mes blablas. Dans cette avant dernière étape, je vais vous emmener jusqu'à la mer, et comme moi, vous allez ouvrir vos chakras et profiter de la balade.

Je sors de l'auberge vers 8 h. Il ne fait pas encore jour.



Beaucoup sont déjà partis. L'auberge, d'une capacité de 40 places, était quasiment pleine. Je dépasse les fermes des alentours, il n'y rien d'autre ici, et l'odeur de l'ensilage est forte. Il faut être d'ici pour vivre ici, sans aucun doute. Je marche à la lueur de la lune. C'est la pleine lune.



Je passe à côté des choux que nous avons regardé hier. Ce sont des choux cavaliers qui sont utilisés par les galiciens pour faire leur fameux plat traditionnel "le caldo gallego". En fait c'est une soupe épaisse avec du chou, des pommes de terre, et plein d'ingrédients qui varient selon la recette utilisée. Le jour est en train de se lever. La brume reste acrochée aux montagnes. Après un court passage dans une lande, nous retrouvons le paysage agricole avec le maïs, l'ensilage, les vaches.

Nous marchons sur le bord de petites routes. Ce matin, c'est du tout bitume. Et contrairement à ce que j'avais prévu, nous descendons plus que nous montons. Le soleil sort de la brume avec difficulté.



Au bout de 6 km, vers Olveiroa, nous prenons enfin en tournant  vers la gauche un chemin forestier. C'est d'abord une allée de chataîgniers et puis des pins. Et nous montons. Mais cela ne dure pas. Nous descendons sur la rivière. La brume nous empêche de voir les cascades. Une fois la rivière traversée, nous montons. La balade est magnifique. J'accélère le pas car il y a derrière moi des allemands qui parlent fort et je préfère entendre les pépiements d'oiseaux et l'eau qui coule dans la rivière en contrebas plutôt que leurs conversations.

Face à nous les éoliennes se devinent dans la brume.


Je fais ma pause au bout de 11 km. Il n'y a pas le choix, c'est le dernier bar avant la fin de l'étape. Bertrand et Louise, les québécois sont déjà là attablés. 

Il y a beaucoup de monde ici, je ne veux pas rester longtemps, j'ai hâte de voir la mer. Je commande un expresso et une banane.


Et je repars, et je reviens ...chercher mes bâtons. Je ne dois pas relâcher la vigilance, même et surtout à 2 jours de la fin du périple. Bertand me rattrape. Lui, il avait oublié de payer. Il s'est fait rattraper par le patron et traité de mauvais pèlerin.

A 500 m de montée après la pause, j'aperçois la mer. Elle me paraît si proche et pourtant, il va falloir marcher encore 14,5 kilomètres pour la voir de près. Au loin, elle se confond avec le ciel dans la brume. 

Il fait chaud à présent et le ciel est tout bleu. J'ai enlevé mon gilet en laine de mérinos et mon coupe vent avant la pause. J'ai mis les lunettes de soleil sur les yeux, la casquette sur la tête et un peu de crème solaire sur le nez. 

Finie la route et son bitume, c'est un chemin forestier qui nous amène à la mer.

En haut d'une première montée, il y a la bifurcation pour ceux qui veulent se diriger vers Muxia. Moi, je file vers Fisterra.

Après la montée, c'est la descente et la découverte d'une curieuse statue, le loup-garou de la région.



Montées et descentes s'enchaînent entre les forêts de pins et d'eucalyptus. Des travaux de nettoyage de la forêt sont en cours. De nouvelles plantations d'eucalyptus sont prévues sans aucun doute. C'est samedi aujourd'hui. Les tracto-pelles sont à l'arrêt, mais un engin est en activité pour ranger des troncs d'arbre, du pin.

De temps à autre, nous apercevons la mer puis nous la perdons. Une fois dépassée une petite église tout en contrebas, je remonte pour redescendre enfin vers Cee où se trouve l'auberge. La mer se dessine de mieux en mieux entre les arbres.



La descente est raide. Il est 13 h 30. J'ai faim. Je m'octroie une mini-pause pour manger une banane, boire ma dernière gorgée d'eau et manger le pain qui me reste de ce matin. J'ai hâte d'atteindre ma destination.

Bien sûr, à l'arrivée, j'ai du mal à trouver l'auberge. Mais j'y suis. Je peux me poser et aller manger. Les québecois sont déjà là. Ils sont vannés.






Commentaires

  1. Les chakras sont ouverts. Ah ! l'Etrangère et la mer suscite toujours un romantisme effréné. C'est Ava Gardner flamboyante, dans Pandora, chanteuse américaine exilée en Espagne, justement. Un soir, elle voit un yacht amarré dans la baie et décide de s'y rendre à la nage. Elle y rencontre son propriétaire qui n'est autre que le "Hollandais volant" de la légende : un homme condamné à errer sur les océans pour l'éternité, jusqu'à ce qu'il trouve une femme prête à mourir pour lui...

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