J7 - 10 Septembre - Granja de Moreruela -> Tábara - 28 km
Ce matin, j'entame mon 7ème jour de marche. Je déjeune au bar avec les 5 espagnols et à 8 h, nous sommes sur le chemin, eux vers Astorga, moi vers Ourense. Les 2 espagnols ont disparu un peu après 7 h, sans déjeuner? J'ai mangé avec eux hier soir. Peut-etre ont-ils eu peur que je m'accroche à leurs basques? Ou de la pluie? Je pense en fait qu'il avaient juste envie de marcher. Je vais en principe les retrouver ce soir à l'auberge.
Le paysage change. De quelque côté que ce soit, mes yeux se perdent à l'horizon. J'ai l'impression d'habiter l'infini. Nous retrouvons de la ciste sur le bord du chemin et des chênes verts de chaque côté. A droite, nous longeons une grosse propriété qui élève des vaches (dehesa).
La ciste parfume le chemin, c'est agréable. Hier après-midi, les effluves étaient moins fun. Les tas de fumier attendaient l'épandage dans les champs.
Un groupe de pèlerins cyclistes me double en me saluant.
J'essuie 3 gouttes de pluie, puis le nuage s'éloigne. Il fait un temps couvert ce matin avec quelques percées de soleil qui sont les bienvenues. Pour autant, il ne fait pas froid.
A ma droite, je surprends une toute petite grenouille - ou crapaud - qui saute. Comme tous les jours, je surpends un lièvre. J'aperçois une queue noire qui finit de traverser le chemin. Je ne sais pas de quel animal il s'agit.
J'approche de la rivière Esla que je vais traverser sur le PUENTE QUINTO. La rivière est large. Elle passe dans un canyon à ma gauche.
Je surprends 2 pèlerins (je les reconnais à la coquille) avec des petits sacs de journée. Je ne sais pas d'où ils sortent. Nous nous prenons mutuellement en photo.
Une fois le pont traversé, nous descendons sur le long du fleuve par un petit sentier escarpé. C'est très agréable. Ça doit l'être beaucoup moins quand il pleut.
Je m'octroie ma première pause au bout de 10 km quand le chemin redevient facile. J'ai bien marché ce matin. Je suis contente de moi. Et j'ai bien apprécié la variété des paysages.
La pause du matin me fait du bien, mais je ne dois la laisser s'éterniser car il me reste de la route.
Je sors de la région boisée et sauvage pour rentrer dans une zone plus découverte. Pour autant, le sol reste pauvre et il ne doit pas pleuvoir souvent. Un champ de tournesols chétifs me le prouve. Il doit aussi y avoir de la culture de céréales et du bétail dans les dehesas.
Je redescends et me retrouve dans une plaine irriguée avec un peu de vigne, du maïs, de la luzerne. J'aperçois le village dans lequel je vais m'arrêter pour déjeuner.
Un bar est ouvert. Aucune hésitation, je m'arrête. Ce que j'ai dans le sac pour manger peut se conserver. Quelle aubaine!
Mon mari me conseille de signaler sur mon blog que les commentaires sont plus faciles à mettre sous Windows que sur Android.Ce que je fais. Pour ceux qui n'ont qu'Android, ce n'est pas grave. De savoir que je suis accompagnée dans mon périple me suffit même si j'apprécie les commentaires. J'en profite pour remercier leurs auteurs (trices).
J'ai commandé au bar une bière pression, un verre d'eau et un bocadillo (sandwich) au jambon. La patronne me parle de tomates, j'aquiesce, que vais-je avoir? Quelques minutes plus tard, elle me sert un énorme sandwich jambon cru/ tomates, de quoi me caler pour le reste de la journée!
A la table à côté de moi, une dame attend, seule sans rien boire ni manger. J'imagine qu'elle attend son mari qui boit à une table à côté? Mais les messieurs d'à côté sont partis et elle est toujours là. Peut-être vit-elle seule et elle vient au bistrot le dimanche pour voir du monde? Je ne peux tout de même pas me permettre de lui demander même si j'en ai très envie. La solitude subie n'est sans doute pas toujours facile à vivre. Hier en fin d'après-midi, une dame s'est assise sur le banc à côté de l'église où je prenais mon goûter, indispensable repas pour moi sur le chemin. Elle attendait la messe de 8 h. Sauf que je lui ai fait remarquer qu'il était 7 h - 1/4! Elle est restée là tout de même à attendre.
La tenancière du bar m'annonce qu'il me reste 7 km pour arriver au terme de mon étape. Je pensais qu'il m'en restait 5!
La dernière partie du trajet est moins fun. C'est rectiligne et monotone. Les petites mouches noires sont agressives et agaçantes, est-ce à cause de la transpiration, est-ce à cause du temps orageux, ou des deux? Comment savoir.
Il y a aussi des moustiques ici. Ces derniers jours, ils m'ont attaquée. Heureusement que j'ai ma citronnelle.
Au niveau de Tábara, terme de mon étape d'aujourdhui, il faut faire dans le gros village 1 km pour rejoindre l'auberge municipale. J'y retrouve mes 2 pèlerins espagnols et personne d'autre. C'est une auberge Donativo - on donne ce qu'on veut - qui propose le repas du soir et le petit déjeuner. L'auberge est décorée de coloquintes amenées par les pèlerins.
Au total, jai fait 28 km aujourd'hui. C'est beaucoup, mais l'étape était belle.
Coucou Françoise
RépondreSupprimerBravo pour tes 28km. J'avais fait la même étape mais m'étais un peu perdue aux alentours du lac. Ce soir, je t'imagine bien parmi les coloquintes d'Antonio. Bonne nuit!