J10 - 13 septembre - Rionegro del Puerte -> Asturianos - 28 km
J'entame mon 10 ème jour de marche. Ce matin, les espagnols ont accepté un café. Je leur devais bien ça. Hier, ils ont utilisé le lave-linge et le sèche-linge, accepté que je mette quelques affaires et refusé que je participe au paiement. Et maintenant, je n'ai plus de café, mais il me reste des sachets de thé.
Hier soir, j'ai aussi fait la connaissance de l'autre américain. Il est américain, il habite à Anchorage en Alaska. Pour que ses enfants apprennent l'espagnol, il est venu s'installer à Séville pour un an avec sa famille.
Ce matin, comme tous les matins, je fais la voiture balai. Cela devient une habitude.
A la sortie du village, je surprends des chevreuils femelles, qui jouent. Contrairement à hier, les animaux que j'aperçois n'ont pas de bois. Certainement les animaux que j'ai vu hier étaient des chevreuils mâles.
Il fait frais le matin. Il y a de la rosée. , Je pars avec mon polo en laine de mérinos que j'enlève après la première pause.
Le chemin de ce matin est agréable. Son seul défaut est de côtoyer l'autoroute pendant les premiers kilomètres. Je traverse une lande couverte d'herbe sèche, de genêts, de thym, de chênes qui ne sont plus des chênes verts, mais des chênes classiques et de rochers. Les rochers, je ne sais pas ce que c'est, du granit, du schiste, du grès, un peu de tout?
Le chemin est parfumé , mais il n'y a plus de ciste. Je mets du temps à identifier la plante à l'origine de cette odeur. En fait, je m'apercois qu'il y a de la lavande. La pluie d'hier a dû réveiller le parfum. Ce sont les feuilles qui sont odorantes. Les fleurs sont fanées.
Ma première pause est à Monbuey, c'est le premier gros village rencontré depuis Zamora.
Après la pause, je reprends le chemin en passant par dessus l'autoroute, puis par dessus la ligne de train à grande vitesse. Je longe à ma gauche une ferme d'élevage, puis rien, juste l'herbe sèche, les arbres, les rochers.
Je traverse successivement 2 villages endormis. Devant les maisons, il y a toujours un banc de pierre ou de bois. Mais il n'y a pas âme qui vive. Dans le 2ème village, 2 gros chiens viennent à ma rencontre. Je suppose que puisqu'ils ne sont pas attachés, c'est qu'ils sont gentils.
Plus loin, je croise une vache qui traverse la petite route sur laquelle je suis à ce moment là et part dans l'autre sens. Le temps que je sorte mon appareil photo, elle est déjà loin.
J'alterne chemins et petites routes sur lesquelles il ne passe absolument personne. A l'entrée d'un nouveau village, un cantonnier coupe l'herbe du talus avec un coupe-fil. Je trouve l'image étonnante, il y a tellement peu de monde. Je n'ai pas vu l'auberge annoncée dans le village que je viens de traverser. En fait, l'auberge est fermée!
En sortant du village, je croise un camion avec de la musique à tue-tête. "Frutos"est marqué en gros sur le camion. Je crois que je viens de croiser l'épicier ambulant. Ça me donne faim.
Je marche en direction de l'ouest.
A ma droite, au loin, je distingue une chaîne de montagnes. Cela fait quelques jours que je la voie. Je vais la grimper un jour, bientôt. Il ne faut que je m'épuise avant.
De petits murets de pierre entourent les champs d'herbe sèche.
Pour l'instant, je n'ai mal nulle part et je n'ai pas d'ampoules, grâce aux semelles sans doute. Le bas du dos, la hanche et le haut de la cuisse sont sensibles, mais ils ne sont pas douloureux.il y a quelques jours, j'ai pris le temps de réajuster mon sac à dos pour éviter les frottements sur omoplates, les épaules et les hanches. Malgré tout, je dois rester vigilante, car le plus dur reste à faire. Je vais raccourcir mes étapes d'ici peu pour m'économiser.
Après ma pause déjeuner, j'ai du mal à repartir. Ma jambe se rappelle à mon bon souvenir d'autant plus que je redémarre sur du bitume.
Le chemin redevient forestier, il monte. Le paysage change encore, on se croirait à Fontainebleau.
Je traverse un autre village aussi désert que les précédents avec son église et sa fontaine.
Depuis peu, sur les toits, l'ardoise a remplacé la tuile. Effectivement, il y a de l'ardoise un peu partout dans la campagne.
Nous venons de rentrer dans la province de Sanabrie, toujours dans la région de Castille et Léon, province plus froide et plus humide.
Traversée de la voie ferrée par dessous, de l'autoroute par dessus et j'arrive enfin a destination. L'auberge est à l'extérieur tout au dessus du village.
Et je retrouve mes québécois...
Commentaires
Enregistrer un commentaire