J3 - 20 septembre - Agueda -> Alberagia-a--Velha - 15,6 km
Aujourd'hui, c'est ma 3ème étape. J'ai droit à un petit dejeuner copieux à l'auberge, le luxe. Je petit-dejeune en face d'un coréen, Pio, qui se signe avant de commencer a manger. Il m'a dépassé hier après-midi. Il avait son chapelet à la main droite. Pour certains, le chemin est assurément religieux. Et sportif aussi. Il m'a dit avoir marché 11 h hier. A la table à côté, il y 2 américaines et une néo-zélandaise. Elles m'ont assuŕé avoir dormi à mes côtés le jour précédent. Dans l'auberge, il y avait aussi l'espagnol recontré le 1er soir. Il a dû partir sans petit-déjeuner.
8 h 20, je prends le chemin. Je trouve le sac bien lourd ce matin. Pour récupérer le chemin là où je l'ai laissé hier - en fait l'auberge n'est pas sur le chemin - il me faudrait repartir en arrière, ce qui me rajouterait 1,5 km. Je suis les conseils de l'hospitaliere qui me conseille de reprendre le chemin plus loin en avancant.
Agueda est une petite ville, 46 000 habitants, avec une très grande zone d'activité industrielle et commerciale. Et tout ça sur la nationale. Mes 1ers kilomètres sont longs.
J'ai laissé à Agueda mes compagnons français. Ils ont trouvé un chemin côtier qui va les amener à Porto. Pour le rejoindre, ils prennent le train a Agueda. Nous avons passé la soirée ensemble hier soir.
Après la zone d'activité et la grande route, je marche sur des routes secondaires et je traverse des petits villages. Les petits villages sont curieux, ils se dépeuplent et s'enlaidissent à l'intérieur tandis que des constructions neuves fleurissent aux abords. J'aime beaucoup leurs boîtes aux lettres.
Je m'approche de la zone de feu et je découvre a ma droite toute une végétaton qui a été léchée par les flammes. A 2 ou 3 endroits, je vois même de la fumée. Il a plu cette nuit, c'est une chance pour le combat contre le feu.
Après une courte escapade nature, je reprends la nationale pour traverser une rivière puis je m'engage à nouveau sur une petite route. Pas de chance, il y a des travaux sur la nationale et tout le trafic, dont les camions, sont déviés sur la petite route. A la durété de l'asphalte se rajoutent le bruit et la dangerosité. Je me réfugie sur le bas côté à plusieurs reprises, bas côté cramé comme les bois qui nous entourent.
Décidément, la partie que je traverse n'est pas la meilleure partie du chemin.
Une fois sortie du bruit - fin de la déviation, je m'autorise la pause matinale, à l'orée d'un bosquet, en face d'un jardin d'enfants. Même si l'environnement n'est pas tout à fait bucolique, mes pieds ont besoin de repos.
Je peine à repartir. Je me suis peut-etre arrêtée trop longtemps. Peu après la reprise, je rentre dans une forêt d'eucalyptus. Chic, plus de bitume. Zut, tout a cramé. Ça sent une odeur mélangée de feu refroidi, éteint et d'essence d'eucalyptus. Curieux, triste sutout. D'autant plus que les incendies sont la plupart du temps d'origine criminelle.
La traversée dure bien 4 kms, jusqu'à l"entrée d'Albergaria-a-Velha.
Quand j'arrive à l'auberge, Erica, l'hospitaliere prend les photos des dames anglophones qui m'ont dépassée sur le chemin. Et me voilà intégrée dans la photo. En fait, c'est pour le facebook de l'auberge. Suite à mon enregistrement, elle me fait signer un formulaire sur le droit à l'image. Erica est une hospitalière comme je les aime: accueillante, chaleureuse, à l'écoute...Son seul défaut est...de ne pas parler français. Rapport à ma chute, elle me prépare une infusion aux épices: cannelle, clou de girofle et safran et m'incite à ne pas faire une grosse étape demain.
Ce soir, nous serons 4, 4 filles dans le dortoir. Et d'autres pèlerins dans les autres dortoirs.
Bravo ma Soeur pour ta performance, mais ne tire pas trop quand même sur la mécanique, t'en a encore besoin. Moi je programme ça pour une prochaine vie
RépondreSupprimerProfites bien de ce dépaysement et des rencontres. La vie est magique ! Bizzzzz
M A