J12- 29 septembre - Marinhas -> Viana do Costelo : 21, 5 km

 C'est la St Michel aujourd'hui, et c'est dimanche. Je n'irais pas à la messe, mais je vais profiter au maximum de cette journée ensoleillée.

Nous sommes nombreux dans le dortoir, pas loin de 30 sans doute. Il y a même un couple d'australiens et leur 3 enfants.La poussette attend dans le couloir pour le petit. Les 2 grands ont l'âge de marcher mais sans doute pas de porter un sac. Ça fait du monde le matin pour se préparer et il n'y a pas beaucoup de place. Avec ma main, je suis un peu gauche. Pour être plus cool, je m'active à contre-courant des autres. Je m'habille quand ils déjeunent...

Je pars de l'auberge à 8 h 15, pas si mal pour une handicapée!

Aujourd'hui, je ne vais pas marcher au bord de la mer. Marinhas, le village d'où je pars et les villages suivants que je vais traverser sont adossés à des collines sur la droite et surplombent la mer.

L'étape d'aujourd'hui est plus sportive que les étapes des jours précédents. Nous commençons par de la route pavée qui monte et qui descend et nous empruntons des chemins forestiers entre les villages. L'étape est également plus champêtre. Nous traversons le 1er bosquet entre 2 murets de pierre - du granit et après un nouveau un village, nous rentrons dans une forêt plus importante: chênes lièges, eucalyptus, pins, fougères, genêts. De plus en plus de bocs de granit.et toujours des montées et des descentes. Dans un des villages, la fête se prépare. St Michel va défiler.

Entre 2 petits villages, Guilheta et Santiago, nous descendons dans une forêt en escaladant des blocs de granit pour descendre au bord de la rivière que nous traversons sur de grosses dalles de granit puis nous remontons pour arriver au village suivant. Un bàton récupéré sur le bord du chemin me permet sans doute d'éviter la chute quand je me prends le pied sous une racine.

Je dépasse Castelo do Nueva où Elisabeth s'est arrêtée hier soir. Heureusement que je n'ai pas cherché à la rejoindre. 

Le chemin continue entre villages et forêts, entre montées et descentes. Je ressens le besoin de m'arrêter, mais pour l'instant, je n'ai pas trouvé l'endroit qui me convienne.

Il arrive enfin, au bout de 14 km. Un petit snack.

Je m'installe à l'intérieur. Dehors, il y a beaucoup de pèlerins. J'ai besoin de fraîcheur et de tranquilité. 

Le snack offre un choix de plats  limité. Je commande une grande salade avec des frites et du vinho verde. Le vinho verde, c'est parce que c'est dimanche!

Quand le patron me ramène de la moutarde, je m'aperçois qu'il parle aussi bien français que moi. Normal, il a été élevé en France. Une cliente qui s'installe pour déjeuner non loin de moi a fait toute sa vie professionnelle en France et en Suisse. 

Je repars ragaillardie, d'autant qu'il ne me reste plus qu'un peu plus de 7 km à parcourir.Le temps, très ensoleillé depuis ce matin s'est à présent couvert.

Je continue ma marche en alternant montées et descentes, routes pavées et chemins de terre, bosquets et villages.

En montant le long d'une route pavée, une dame lave son linge au lavoir. Le plafond du lavoir a été transformé en ciel étoilé, avec une coquille bien sûr.

J'arrive à Viana do Castelo en traversant un pont interminable construit par Eiffel, un pont métallique à 2 niveaux. Les trains passent dessous, les voitures et les piétons dessus.

L'auberge est tout à côté. Je vais coucher chez les carmélites, dans un dortoir de filles