J14 - 01 Octobre - Vila Praïa de Ancora -> Viladesuso: 32,5 km
Ce matin, je quitte Vila Praïa de Ancora sans regret. Ce n'est pas une jolie ville. Elle a pour atout d'être face à la mer et elle offre des possibilités d'hebergement a des prix accessibles aux pèlerins. Certaines villes côtières sont dissuasives. Elles veulent des touristes, des vrais, pas des va-nu-pieds.
Et je quitte Vila Praïa de Ancora sous la pluie.
Je pars plutôt tard, vers 8 h 30, sans savoir où je vais m'arrêter.
1ère étape: Caminha, dernière ville du Portugal d'où il faut prendre le bateau pour traverser l'estuaire du Minha pour continuer le chemin en Espagne. Je rejoins Caminha en continuant sur le bord de mer. Avec la pluie, pas question d'ouvrir mon portable. J'y vais au feeling. Et comme le chemin qui passe près du bord de mer n'est pas le chemin officiel, la signalisation est parfois absente, peu visible ou contradictoire.
C'est comme ça qu'un peu avant Caminha, je me retrouve au milieu d'une forét de grands pins. Personne devant, personne derrière. La forêt m'appartient. Et cela dure bien 2 km. Je rejoins enfin Caminha qu'il me faut traverser. La pluie s'est arrêtée 10 mn depuis ce matin, le temps d'enlever la cape qui me tient chaud, ...et de la remettre.pour traverser, en fait de bateau, il s'agit d'une sorte de bateau à moteur de 7 à 8 places. Un instant, je me sens migrant. Le conducteur a confiance. Et il parle français - il a travaillé en France. Un instant de partage et de rigolade, malgré les différences de langue. Dans le bateau, il y a des canadiennes, des américaines, un colombien et moi.
Et me voici en Espagne, en Galice plus exactement. Il pleut toujours.
Je commence par monter et à déàmbuler dans les rues du 1er village espagnol. Et ça dure. Assez vite, je me retrouve sur un chemin forestier qui commence par des gros pavés. Très joili, mais mouillé, ça glisse. Je redouble d'attention. Et je continue de monter dans ka forêt, des eucalyptus. Et encore et encore.
En Galice, le balisage est régulier et précis. Des bornes m'indiquent régulièrement à quelle distance je suis de Santiago.
Me voici à "A Guarda" qui est la 1ère vraie ville de Galice. Je vois même des bâtons derrière une vitrine. Ma main droite n'est pas encore suffisamment rétablie pour tenir un bâton, je verrais cela plus tard.
A "A Guarda", je pourrais m'arrêter, mais je n'en ai pas envie. Je continue. La pluie aussi continue, un espèce de crachin plus ou moins fourni. A la sortie de "A Guarda", le pèlerin attend.
Je retrouve le bord de mer. je me crois en Bretagne. Climat et paysage identique. Des rochers, des gros blocs de granit, une lande d'ajoncs et de fougères avec de la bruyère.
A 200 m devant moi, une autre personne marche. Je suis repassée a l'heure espagnole. Les espagnols mangent tard. Je compte m'arréter pour déjeuner au prochain village à Portecello.
Et c'est ce que je fais! Et comme j'ai marché beaucoup, je mange beaucoup: calamars, frite, salade avec une bière et un café. Je ne me prive de rien.
Et je reprend le chemin, sous la pluie. Je ne traîne pas en route pour faire des photos, mon portable ne le supporterait pas. Entre deux chemins, sablonneux, avec un peu de rochers parfois, j'emprunte un tronçon de route, mais cela ne dure jamais bien longtemps.
J'arrive à Oïa où j'espère trouver un hébergement. Je le trouve difficilement, moyennant un aller/retour et quand je l'ai trouvé, il n'y a plus de place! Je me mets à l'abri d'un dessus de porte pour appeler un autre hébergement.
Il me faudra faire encore 2,5 km pour trouver une auberge, que j'ai réservée bien sûr.
Au total, j'ai fait 32,5 km, mais j'ai bien marché. Je suis contente de moi.
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